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Le mois de septembre est appelé le mois vincentien parce que, membres de la Famille
vincentienne à travers le monde, nous nous préparons à célébrer ensemble la fête de saint
Vincent de Paul avec des eucharisties magnifiquement préparées, des liturgies de la Parole ou
d’autres temps de prière qui engagent toutes les branches de la Famille vincentienne dans une
paroisse, un village, une ville, une région ou un pays donné. Nous nous préparons aussi à
célébrer la fête par des actes concrets du service corporel et spirituel de nos Seigneurs et
Maîtres.
Nous apprenons de plus en plus à utiliser de nouveaux outils pour rester en contact les
uns avec les autres via les médias sociaux, Zoom et d’autres plateformes à notre disposition.
Ce sont d’excellents moyens pour développer l’interconnectivité et la collaboration.
Néanmoins, nous éprouvons, avec une urgence encore plus grande, le besoin de reprendre les
rencontres personnelles, les réunions et les rassemblements que nous vivions avant que la
pandémie de la Covid-19 ne se répande dans le monde. Après avoir vécu une si longue période
d’isolement, de distanciation et d’interdiction de rencontres, nous avons à cœur de multiplier
les rencontres personnelles, les réunions et les rassemblements.
1) Les Conseils nationaux de la Famille vincentienne dans les 162 pays où la Famille
vincentienne est présente aujourd’hui.
Le Bureau de la Famille
vincentienne (VFO) travaille avec
diligence pour aider à atteindre l’objectif
suivant : d’ici l’année prochaine, en
2022, les 162 pays auront un Conseil
national de la Famille vincentienne.
Je voudrais faire appel aux branches d’un pays, d’une région ou d’une ville qui sont
présentes depuis plus longtemps et qui ont davantage d’expérience que d’autres branches dans
le domaine de l’organisation pour aider à rassembler les différents représentants de la Famille.
Elles sont bien placées pour inviter les branches et organiser les Conseils auxquels chaque
branche participera, afin de planifier ensemble différents projets, initiatives et rencontres tout
au long de l’année. J’encourage les Conseils nationaux à ne pas limiter les rencontres à une
fois par an, mais à en avoir plusieurs fois par an, pour développer et intensifier la collaboration
et l’interconnectivité qui réuniront régulièrement la Famille.
Pour insister sur l’importance de collaborer à des initiatives lancées par d’autres et
conformes à la fin de la Congrégation de la Mission, Vincent imagina les objections que
pourraient faire ses membres. « On pourra dire en la Compagnie : ‘Monsieur, je suis au monde
pour évangéliser les pauvres, et vous voulez que je travaille aux séminaires’ » 1; « Monsieur,
bon que nous fassions cela, mais à quel propos que nous servions les Filles de la Charité ? » 2;
« Mais des enfants trouvés, pourquoi nous charger de cela ? N’avons-nous pas assez d’autres
affaires ? » 3 Vincent dit que ceux qui se détourneraient de tels services de collaboration sont
« des gens qui n’ont qu’une petite périphérie, qui bornent leur vue et leurs desseins à certaine
circonférence où ils s’enferment comme en un point ; ils ne veulent sortir de là ; et si on leur
montre quelque chose au delà et qu’ils s’en approchent pour la considérer, aussitôt ils
retournent en leur centre, comme les limaçons en leur coquille » 4.
Je vous invite à tout mettre en œuvre pour que ces rencontres, projets et initiatives ne
se limitent pas à deux ou trois branches dans un pays, une région ou une ville, mais englobent
fidèlement toutes les branches. Une fois que l’une ou l’autre branche propose une initiative et
invite les autres branches à collaborer, elles suivront inévitablement.
1
Coste XII, 85 ; Conférence 195, « Sur la fin de la Congrégation de la Mission ».
2
Ibid., 86.
3
Ibid., 88.
4
Ibid., 92-93.
déjà commencé à réfléchir et à agir dans ce sens au niveau du Comité exécutif de la Famille
vincentienne (VFEC).
L’année dernière, nous nous sommes unis en famille internationale pour apporter notre
aide aux personnes touchées par la Covid-19, ainsi que par la tragique explosion dans le port
de Beyrouth. Le VFEC a lancé une campagne avec la Commission de l’Alliance Famvin avec
les sans-abri (FHA), pour secourir les centaines de milliers de sans-abri dans la capitale
libanaise, à travers le Conseil national de la Famille vincentienne au Liban, coordonné par son
président national.
Lors de la peste qui frappa Marseille en 1649, Vincent, apprenant la mort du père Brunet
et de son collaborateur laïc, le chevalier de la Coste, décrit une réponse rapide à la crise. Il écrit
à Antoine Portail, « Madame la duchesse d’Aiguillon vous doit envoyer 500 livres… Si vous
avez besoin davantage d’argent, mandez-le-moi, nous vous en enverrons incontinent, et, si
besoin est, nous vendrons nos croix et nos calices pour vous secourir » 5.
5
Coste III, 472 ; L. 1125, « A Antoine Portail, à Marseille », 6 août 1649.
La FHA avec la Campagne 13 Maisons est une initiative caritative qui rassemble la
Famille vincentienne et qui, de ce fait, doit être promue au sein de la Famille vincentienne afin
de toucher le cœur de chaque membre pour que chacun s’y implique. La FHA est notre unique
projet commun. Par conséquent, elle doit être promue, introduite et étendue dans les 162 pays
où la Famille vincentienne est présente afin qu’aucune congrégation ou association ne reste en
dehors d’elle, mais que toutes prennent une part active à l’initiative dans tous les recoins du
monde où nous vivons et servons.
monde entier en raison de la pandémie de la Covid-19. Une réponse coordonnée à ces besoins
immenses est plus que jamais nécessaire.
Notre époque rappelle la situation à laquelle Vincent a été confronté pendant la Fronde
lorsqu’il avait mobilisé des groupes et individus vincentiens et de l’Eglise pour venir en aide
aux personnes déplacées. Il pouvait rapporter à son confrère en Pologne : « L’on a retiré les
filles réfugiées, en des maisons particulières, où elles sont entretenues et instruites jusqu’au
nombre de 800. Jugez combien de maux se seraient faits si elles étaient demeurées vagabondes.
Nous en avons cent dans une maison du faubourg Saint-Denis. On va retirer du même danger
les religieuses de la campagne que les armées ont jetées dans Paris, dont les unes sont sur le
pavé, d’autres logent en des lieux de soupçon et d’autres chez leurs parents ; mais, toutes étant
dans la dissipation et le danger, on a cru faire un service bien agréable à Dieu de les enfermer
dans un monastère, sous la direction des filles de Sainte-Marie » 6.
Comme je l’ai écrit dans une lettre, nous devons rapidement en arriver au point où le
problème des sans-abri ne sera pas abordé individuellement, que ce soit par une personne ou
une branche, mais en tant que Famille aux niveaux local, national et international. Chaque
branche, en apportant sa longue histoire de service auprès des sans-abri, son expérience, son
professionnalisme et ses ressources, contribue à constituer une force formidable qui devient
beaucoup plus efficace pour aider les pauvres.
6
Coste IV, 406-407 ; L. 1511 « A Lambert aux Couteaux, Supérieur, à Varsovie », 21 juin 1652.